16‏/09‏/2019

Peut'on s'exprimer scientifiquement en sa langue maternelle ?


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    Dialectes algériens

    En Algérie, on ne parle pas de la même manière, et pour y voir plus clair, on peut regrouper les langues en deux grandes familles : l'arabe et le berbère. L'arabe algérien diffère largement de l'arabe littéraire que l'on lit dans les livres ou que l'on entend dans les médias. Ce n'est pas une langue standardisée, et il n'existe même pas de consensus sur un alphabet unique. Il en va de même pour le berbère, à tel point qu'il y a une divergence dans l'appellation de ces langues.

    Prenons un exemple spécifique en informatique : on invente des mots en darja pour décrire le fonctionnement d'un appareil, d'un logiciel, ou même pour une simple opération dans Excel. Cela se fait de manière naturelle, mais souvent sans que l'on en ait conscience.

    J'y ai réfléchi à plusieurs reprises. On se plaint constamment du fait que dans les établissements scolaires et à l'université, l'enseignement ne se fait pas dans la langue maternelle. Pourtant, cela se fait de manière tout à fait naturelle.

    Comment pensez-vous que les professeurs échangent et communiquent entre eux ?

    Mettez une caméra cachée, et vous découvrirez que, dans la réalité, cela se fait spontanément, presque sans y penser.

    Bézef swale7.


    Cela s'explique alors lol 

    Il est souvent dit que la science nécessite une rigueur et une formalité qui imposent l’utilisation de langues standardisées, telles que l’arabe littéraire ou le français. Cependant, une question sous-jacente se pose : est-il réellement impossible de faire de la science en dialecte ? Cette réflexion invite à repenser la relation entre la langue et la production scientifique, surtout dans des contextes comme celui de l’Algérie, où le dialecte (darja) et les langues vernaculaires jouent un rôle central dans la communication quotidienne.

    D’abord, il est important de souligner que le dialecte, bien qu’il ne soit pas standardisé ni formellement reconnu dans les institutions, est une langue vivante, riche et pleine de nuances. Il est l'outil de communication de millions de personnes, dans des contextes informels et professionnels. Chaque jour, des Algériens l’utilisent pour échanger des idées, discuter de problèmes quotidiens, et même, parfois, pour transmettre des connaissances techniques. Par exemple, dans des domaines comme l'informatique, les gens créent de nouveaux termes pour expliquer des concepts complexes en utilisant la darja. Ces mots et expressions sont nés de la nécessité de rendre la technologie accessible à un public large, sans recours à des termes techniques souvent complexes dans les langues officielles.

    Cependant, certains estiment que la science, avec ses exigences de précision et de clarté, ne peut se permettre la flexibilité du dialecte. Le dialecte est perçu comme étant plus limité, moins précis, et surtout moins accepté dans les cercles académiques. La question qui se pose alors est : cette perception est-elle réellement fondée, ou n’est-ce pas simplement une barrière culturelle et sociale ?

    En réalité, le dialecte, comme toute autre langue, possède un potentiel infini pour transmettre des idées complexes, tant qu'il est utilisé avec rigueur et dans un contexte adapté. Ce qui manque souvent n'est pas la capacité du dialecte à exprimer des concepts scientifiques, mais plutôt une normalisation de cette utilisation. Si des efforts étaient faits pour développer et formaliser des termes scientifiques en dialecte, il serait possible d’imaginer un système où la science pourrait être enseignée et pratiquée dans cette langue.

    Un autre point à considérer est l’importance de l’accessibilité. L’une des grandes forces du dialecte est qu’il est compréhensible pour la majorité de la population. En utilisant le dialecte pour expliquer des concepts scientifiques, on pourrait démocratiser l’accès à la science, particulièrement dans des pays où l’arabe littéraire ou les langues étrangères ne sont pas nécessairement maîtrisées par tous. Cela permettrait de réduire les barrières linguistiques qui existent aujourd'hui dans l’éducation et dans la diffusion du savoir.

    Il est également essentiel de prendre en compte l'évolution des pratiques scientifiques. De plus en plus, la communication scientifique ne se limite plus aux conférences ou publications académiques traditionnelles. Les plateformes en ligne, les blogs, et les réseaux sociaux offrent de nouveaux espaces où les sciences peuvent être vulgarisées, discutées et partagées. Ces espaces offrent une grande liberté, et la langue utilisée peut être plus flexible et adaptée aux besoins du public. Le dialecte pourrait trouver ici une place de choix pour la vulgarisation scientifique, permettant à un plus grand nombre de personnes de se familiariser avec des concepts autrement inaccessibles.

    Enfin, il est crucial de réfléchir à la manière dont le dialecte est perçu au sein de la communauté scientifique. Si le dialecte n’est pas valorisé dans le milieu académique, cela peut dissuader certains chercheurs de l’utiliser pour leurs travaux. Pourtant, il est possible de faire évoluer cette vision, en mettant en valeur les avantages du dialecte en tant que langue de communication vivante, flexible et profondément ancrée dans la réalité quotidienne des gens.

    Ainsi, bien qu’il y ait des défis à surmonter, il est tout à fait possible de faire de la science en dialecte, à condition de repenser les pratiques et de faire preuve d'innovation linguistique. La question n’est pas de savoir si le dialecte peut être utilisé pour la science, mais comment on peut en faire un outil efficace et reconnu dans ce domaine. Le véritable enjeu réside dans la volonté de briser les barrières linguistiques et de permettre à la science d’être plus inclusive et accessible, indépendamment de la langue dans laquelle elle est exprimée.

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