Mes ressources bien cernées et mon envie d'y assister grandissante, une bourse m’offre une opportunité précieuse de participer. Les chances étant minimes (seulement 10 personnes de toute la région MENA pouvant être sélectionnées), je dépose ma demande pour la bourse afin d’assister à la grande conférence de Londres.
Au début de l’année, en février 2014, mon objectif est clair : découvrir les coulisses de Wikimédia et ses projets, ainsi que trouver des moyens de relancer l’activité Wikimédia en Algérie. En mars, je passe la première sélection, et c’est avec joie que j’apprends que je suis définitivement accepté pour participer.
S’ensuit alors une course contre la montre pendant 3 mois. Bien que la bourse couvre une grande partie du voyage, ce n’est pas suffisant. Très méticuleux de nature, je n’improvise jamais mes déplacements sans régler tous les détails, ce qui entraîne des dépenses supplémentaires.
Pour voyager au Royaume-Uni, il faut un visa, et celui-ci est réputé être l’un des plus difficiles à obtenir en Algérie. Il m’a fallu 45 jours de préparation pour soumettre mon dossier, et après un minimum de 21 jours d’attente, le stress est à son comble.
Un jour, je reçois un SMS me demandant de venir récupérer mon dossier. Ne sachant pas encore si j’ai obtenu mon visa, je me rends à nouveau à 400 km pour le récupérer. C’est une enveloppe scellée. Après avoir signé le reçu, j’ouvre l’enveloppe… et c’est une énorme bouffée de soulagement : j’ai mon visa !
Je dois maintenant m’activer pour finaliser mes préparatifs et terminer ce que j’ai commencé il y a 6 mois. Je multiplie les contacts avec le groupe des utilisateurs arabes pour savoir qui viendra, et prépare mon programme à Londres.
La nuit du 5 août, je suis à l’aéroport d’Oran pour prendre mon vol Alitalia vers Rome, puis vers Londres. Le passage à la frontière n’est pas facile, avec des policiers algériens et italiens qui doutent de l’authenticité de mon visa. La police britannique, quant à elle, ne fait que scanner mes empreintes, et après un "Welcome", me voilà à Londres !
Ne parlant pas la langue et n’ayant jamais mis les pieds en Europe, je me trouve un peu perdu. Heureusement, le manuel de l’équipe Wikimania et les conseils de forums comme Tripadvisor me permettent de me repérer. Trouver la différence entre une Travel Card et une Oyster Card fut un défi, mais j’ai opté pour l’Oyster.
Le métro est facile à prendre, bien que la confusion vienne lors du changement de lignes. Une fois à la gare de King’s Cross, le sentiment de perte est total. Mais un agent du métro m’indique la plateforme et je prends finalement la direction d’Old Street pour arriver à mon hôtel.
Arrivé à l’hôtel, un soulagement immense : une incroyable opportunité se réalise, celle de rencontrer la communauté Wikimédia et de découvrir les projets en personne.
Mes objectifs atteints :
- Découvrir la vraie Wikimédia mondiale et participer à l’avenir des projets de la connaissance libre.
- Représenter l'Algérie et le Maghreb comme une entité spécifique nécessitant plus d’attention et promouvoir la culture à travers les projets Wikimédia.
- En savoir plus sur Wikimédia et ses langues locales, rencontrer les dirigeants des projets et connaître leurs expériences.
- Rencontrer les équipes de Wiki Loves Monuments et discuter de l'avenir du concours.
- Rencontrer les responsables du programme mondial d'éducation arabe.
- Partager mon expérience des projets Wikimédia, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la communauté.
- Échanger mon expérience avec de nombreux Wikimédiens.
Ce que j’ai trouvé :
- Première préoccupation : Trouver des gens qui pourraient m’aider à développer un groupe d’utilisateurs en Algérie. Grâce à l’équipe affcom, j’ai trouvé ce que je cherchais. Avec le groupe des utilisateurs de la Tunisie, c’était pareil.
- Deuxième préoccupation : Trouver des moyens de créer un nouveau wiki sur incubateur et réussir. Grâce à l’équipe Wikimédia Language Engineering, j’ai trouvé les réponses.
- Troisième préoccupation : Comment récolter un maximum d’informations sur les projets Wikimédia dans ma région. Mission accomplie grâce à mes contacts en Afrique et en Europe, et avec la carte de visite en poche.
Discussions abordées :
- Le futur de Wikimédia Zéro en Algérie.
- L'extension du développement de WikiTranslate et d'autres projets pour préserver les langues locales menacées par la mondialisation.
- J’ai réussi à partager mon avis et ma vision sur le projet Kylix (avec Emmanuel Engelhart) : les bases de données hors ligne consomment moins d'énergie et de coûts, et préservent la nature. J’ai proposé de développer cette idée en essayant de combiner Wikimédia Zéro avec Kiwix pour rendre le projet plus intéressant.